Quelques dates de l’histoire du village de Lewarde du 1er siècle à la révolution

Un très important site gallo-romain occupe le lieu-dit « les terres noires » à Lewarde. Les monnaies trouvées attestent une présence du 1er au 4ème siècle après Jésus Christ.

L’alleu de Vésignon (un bien possédé en pleine propriété), noyau du village de Lewarde, est signalé dans une charte en 1065. Baudouin Comte de Flandre donne les revenus de l’alleu de Vésignon à l’abbaye St Pierre d’Hasnon. La charte est confirmée par Philippe 1er roi de France.

En 1089, Baudouin II, comte de Hainaut, confirme la donation de l’alleu de Vesignon faite par le noble chevalier Thierry de Vésignon à l’abbaye de Marchiennes.

Dès le 12e siècle, le seigneur d’Oisy avait un droit de passage : « le vinage de la warde ».

Vers 1130, selon le trouvère Gauthier de Tournai le chevalier gilles de Chin seigneur de Berlaimont gagne son premier tournoi de chevalerie à Lewarde « devant la garde Saint Remi »

En 1149, l’archevêque de Reims Samson de Mauvoisin se rendit a une grande assemblée du peuple sur la colline au lieu appelé « la tour de guet de saint Rémi ».

Le 31 juillet 1184, Philippe d’Alsace comte de Flandre et Baudouin le courageux comte de Hainaut se rencontrent dans la garde saint Rémi. L’entrevue est vite abrégée car ils se séparent brouillés et une guerre s’en suit.

En 1246, dans le 1er cartulaire de l’Artois (recueil des droits et des titres de st Vaast d’Arras) : on parle d’une custodia c’est-à-dire d’une garde, d’une surveillance sur le mont st Rémi : la Custodia de Sancti Rémigio.

En 1265, dans le cartulaire des rentes dues au comte de Hainaut, un prêtre est attesté à le Warde Saint Remy.

Le 29 juillet 1438, dans son testament, le Douaisien Jacquemart Maillart demande à se faire enterré dans l’église de Saint Remi de Lewarde là où gisent ses ancêtres.

En 1490, le fief de Lewarde appartenait à Jean de Montmorency écuyer.

En 1530 Marie de Horne dame de Montigny recueille la terre de Montigny et de Lewarde à la mort de son fils Joseph de Montmorency chevalier de la toison d’or.

En 1763, Jacques Nicolas Marie Deforest de Quardeville, Président au parlement de Flandre, et son épouse Lucie du Bois de Hoves rachètent l’ensemble des fiefs de Lewarde.

En 1790, à la constitution du département de Nord, Lewarde devient chef-lieu de canton.

LA VIGNE SUR LES MONTS SAINT REMI

La vigne un indicateur du climat

Les dates des vendanges sont connues depuis le moyen âge. Elles offrent aujourd’hui aux géophysiciens un indicateur du climat du passé.
Comment sont-elles connues ? : Au moyen âge la date d’ouverture de la récolte était fixée par décision seigneuriale. Après la révolution pour des raisons d’ordre public et pour beaucoup de paroisses ce fut le maire sur l’avis des vignerons qui fixa la date du début des vendanges : cette date s’appelait le ban des vendanges. Les dates des bans sont précieusement conservées dans les registres des abbayes et en particulier dans les registres des hospices de Beaune qui sont une référence mondiale.

La vigne est tributaire du climat. Pendant l’ère chrétienne le climat a connu deux périodes significatives d’abord « l’optimum climatique médiéval » ensuite « un Petit Age Glaciaire ».

Pendant l’optimum (environ du Xe au XIIIe siècle) des vignobles étaient plantés à des latitudes nordiques comme l’Angleterre ou mieux encore près des côtes de la mer Baltique. Au cours du refroidissement qui s’en suivi (de 1303 environ à 1859) les vendanges furent difficiles même dans certain vignoble du sud de la France.

On sait que l’année 1208 fut une très belle année, les récoltes de vin et de blé furent excellentes.

Grâce aux travaux du géophysicien Jean Pierre Legrand du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) et du professeur Emmanuel Le Roy Ladurie du Collège de France, la période qui va de 1484 à 1977 est parfaitement établie.

Ainsi plus le ban des vendanges est promulgué au plus proche du mois d’août plus l’année a été chaude et inversement plus on avance dans le calendrier plus l’ensoleillement a été faible.

Quelques dates du début des vendanges

Pour les périodes les plus chaudes : 1536 le 8 septembre, 1556 le 1 septembre, 1559 le 8 septembre, 1637 le 9 septembre, 1684 le 9 septembre, 1865 le 9 septembre, 1893 le 5 septembre, 1945 le 8 septembre, 1976 le 5 septembre (date de la grande sècheresse).

Pour les périodes les plus froides ou pluvieuses : 1491 le 19 octobre, 1529 le 13 octobre, 1542 le 20 octobre (l’année la moins ensoleillée), 1555 le 13 octobre, 1573 le 12 octobre, 1675 le 18 octobre, 1767 le 12 octobre, 1770 le 13 octobre, 1799 le 13octobre, 1805 le 14 octobre, 1821 le 15 octobre, 1879 le 16 octobre.
Les dates des vendanges permettent également de suivre l’état sanitaire des populations en effet certaines maladies ou épidémies sont liés au climat (toxicose, dysenterie et famine)

Sur les monts saint Remi

La carte IGN (institut géographique de France) nous révèle la présence de vignobles dans le passé ainsi à Montigny en Ostrevent il y a le Mont des Vignes, à Bugnicourt le Mont Delvigne, à Estrée le Monts de la vigne avec sa source, Lewarde a aussi son lieu-dit : l’impasse du vignoble (voir la carte Michelin ou la carte SDIS sur nord.gouv). Des vignes étaient donc plantées sur les Monts Saint Remi comme à Montigny ou à Lewarde (La modeste colline qui coupe l’Ostrevent en deux)

En 1558, les comptes de Floris de Montmorency seigneur de Montigny, Loffre, Vésignon et Lewarde nous apprennent :

  • La Vente de 2 tonneaux de vin rouge pour 18 livres le tonneau à Pierre de la Motte provenant de ces vignes.
  • Que le labourage de la vigne et son entretien avait été payé pour l’année 1558 à Joseph et Martin Frets en numéraire et en nature.
  • Que pour amender les vignes du seigneur de Montmorency Guilbert des Pretz et Martine Delemotte sa mère « a esté paier pour 22 charres de fien 7 sols le charre ».
  • Que les sarments de vigne de Floris de Montmorency était lier par du gluots (paille de seigle)
  • Pour les vendanges : « A plusieurs femmes et aultres lequelles ont ceuillie le raisin des vignobles en septembre 1559 et hotter charier et pressorée come aparoit des parties contenues en ung billetz cy vendue portant a la somme de 14 livres et 3 sols »

Le monastère de Berlaimont fondé en 1625 à Bruxelles par Marguerite de Lallaing propriétaire de Montigny et Lewarde (à cette époque) nous donne la taille du vignoble soit 5 rasières de terre (env. 2 hectares 25 ca)

Le coteau de Lewarde le plus renommé par les bourgeois du nord

  • Jean Denis Clabaut dans son livre sur les caves de Douai nous apprend que les Douaisiens étaient des grands consommateurs de vin ! Les comptes de la ville de Douai pour l’année 1310 nous donnent : 416 tonneaux de vin « franchois » ainsi que 489 tonneaux de vin noble appelé « dauchoire » et 130 cuves qui sont emmagasinés dans de belles caves en voûtes. Citons la cave de Jehan Boinevie avec 62 tonneaux et 7 cuves, la cave de Jehan Pain Mouilliet avec 135 tonneaux et 25 cuves, la cave de Boulart avec 100 tonneaux et 12 cuves…
  • Dans son histoire de la Flandre Wallonne écrit en 1848, Victor Derode avait recueilli le témoignage des anciens du village de Lewarde qui lui ont affirmé avoir connu des vignobles sur les monts de Lewarde. Cette affirmation est vraie car avant la révolution les crus de Lewarde étaient célèbres.

D’après d’anciens privilèges les vins de crus des habitants de Douai n’étaient pas assujettis à l’octroi (taxe communale). Le propriétaire des vignes de Lewarde qui demeurait à Douai se servait de son privilège pour frauder et faire passer comme siens des vins de Laon et de Champagne… (Annuaire du département du Nord A1833-P64)

Jean-Marc Guénez

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